Affaire Amandine Estrabaud : l’avocat du suspect demande la «démise en examen» de son client

Convaincu de l’innocence de son client victime selon lui d’une « tragique erreur judiciaire » à cause d’un « acharnement qui conduit à l’aveuglement », Me Simon Cohen ne lâche rien pour faire libérer Guerric Jehanno, mis en examen dansl’affaire de la disparition d’Amandine Estrabaud  en juin 2013 pour « enlèvement, séquestration, viol et meurtre », à Roquecourbe dans le Tarn, et placé en détention provisoire depuis avril 2016.

Après plusieurs demandes vaines de remise en liberté, l’avocat toulousain a décidé de demander aujourd’hui au juge d’instruction la « démise en examen » ou, plus juridiquement, le placement sous le statut de témoin assisté de ce maçon d’une trentaine d’années qui a toujours nié son implication dans la disparition de la jeune femme âgée de 30 ans à l’époque.

L’avocat se base notamment sur les auditions des collègues et du patron de Guerric Jehanno par le juge d’instruction en juin dernier. Leurs témoignages, pourtant déjà recueillis par les gendarmes en 2014, prouvent, selon Me Cohen, que son client n’a pas quitté le chantier sur lequel il était avec ses collègues pour se rendre au domicile de la victime. En tout cas qu’il n’aurait pas eu le temps de commettre le crime dont il est suspecté.

« Il n’existe aucun élément matériel, ni témoignage crédible, ni mobile »

 

Et l’avocat de rappeler « qu’il n’y a pas l’ombre de l’ombre d’un micro-élément » contre son client dans ce dossier alors que « tout a été passé au peigne fin ».

« Il n’existe aucun élément matériel, ni témoignage crédible, ni mobile. C’est un montage organisé qui a pour seul objet de permettre de résoudre une énigme », affirme-t-il estimant que la libération de Guerric Jehanno serait « pour le bien commun » car « il est innocent et que cela permettrait de rechercher l’éventuel coupable ».

Me Cohen estime même qu’il n’y a « rien qui permet d’affirmer qu’Amandine Estrabaud a été victime d’une ou plusieurs infractions ».

« À ce jour, je ne peux pas dire qu’elle est décédée ni qu’elle n’est pas décédée », affirme-t-il balayant d’un revers de manche les « indices graves et concordants » qui ont justifié jusque-là la mise en examen et la détention provisoire depuis plus de 2 ans de son client.

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